Montréal, le 12 septembre 2014 – La Ligue des droits et libertés (LDL) se réjouit de l’abandon par la Ville de Montréal des poursuites contre les 518 manifestant-e-s arrêté-e-s lors des manifestations du 23 et du 24 mai 2012. La LDL tient cependant à souligner que cette décision vient démontrer le caractère disproportionné, abusif et arbitraire de ces arrestations qui auront été faites somme toute sans fondement.
La LDL rappelle que le Règlement P-6, invoqué lors de ces arrestations, de même que d’autres dispositions du Code criminel, confient aux forces policières un pouvoir discrétionnaire tel qu’il laisse place à des pratiques arbitraires et au profilage politique. « Ces pratiques rappellent celles qui ont eu cours lors du G 20 à Toronto en juin 2010, déclare Nicole Filion, coordonnatrice de la LDL. Bien que les dispositions invoquées par les forces policières pour justifier les 1 105 arrestations survenues lors du G 20 soient différentes, les stratégies et les objectifs recherchés sont les mêmes : arrestations massives suivies d’abandon des poursuites afin d’empêcher les personnes d’exercer leur droit de manifester, mettre un terme aux manifestations et intimider les personnes afin de les inciter à ne plus prendre la rue pour faire valoir leur point de vue. »
La LDL tient également à rappeler que les personnes arrêtées les 23 et 24 mai 2012, tout comme lors du G 20, ont subi des conditions de détention totalement inacceptables : de longues heures de détention, sans accès à de l’eau ou à des toilettes, mains attachées dans le dos, etc. Elles ont également été prises en photos. Le tout, alors qu’en fait, dans le cas des personnes arrêtées à Montréal, il ne s’agissait que d’une contravention à un règlement municipal, soit l’équivalent d’une contravention pour un ticket de stationnement ou au Code de sécurité routière.
« L’abandon des poursuites ne saurait réparer les violations de droits subies par ces victimes d’abus policiers », conclut Nicole Filion.