Un policier suspendu pour avoir fouillé et frappé un citoyen de PAT

Un policier du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a été suspendu cinq jours sans solde après avoir été blâmé pour avoir interpellé, arrêté, fouillé, frappé et aspergé de poivre de Cayenne le visage d’un citoyen de Pointe-aux-Trembles (PAT) sans justification.

Le comité de déontologie policière a tranché en faveur du plaignant, David Daumec, après que ce dernier eut porté plainte en février 2013.

L’agent Maurice Robitaille, qui n’avait pas d’antécédent déontologique, a reçu une suspension de 17 jours, sans solde. Il devra toutefois les purger simultanément, pour un total de cinq jours de suspension sans traitement.

«Ça t’apprendra à ne pas collaborer»
Le 28 juillet 2012, M. Daumec circule en voiture avec une amie après avoir quitté une fête. Ils entendent alors des coups de feu. Ils se garent et bavardent dans un stationnement près de la 8e Avenue.

L’agent Robitaille, qui se trouvait près des lieux, cogne alors à la vitre de la portière et essaye de l’ouvrir en s’exclamant : «Ouvre la porte et sors sinon je casse la vitre», selon la décision sur sanction publiée par le comité de déontologie policière.

M. Daumec, surpris, lui demande ce qu’il a fait, ce à quoi l’agent Robitaille s’empresse de répondre : «T’es suspect dans une fusillade. Non, t’es saoul, t’es saoul.»

Le citoyen baisse alors sa fenêtre et donne ses documents d’identification au policier. Ce dernier demande à M. Daumec de sortir de l’automobile. Ce dernier ne comprend pas ce qui se passe. Quelques minutes plus tard, deux ou trois patrouilles arrivent sur les lieux.

L’agent Robitaille demande alors à une collègue un appareil de détection d’alcool.

M. Daumec demande au policier où il doit souffler. Énervé, le policier frappe le citoyen à la tempe et lui donne des coups de genou.

«Ça t’apprendra à ne pas collaborer», lui dit-il.

Les autres policiers se ruent alors sur M. Daumec tout en l’aspergeant de poivre de Cayenne. Alors que le citoyen essaie de se protéger le visage, les policiers l’amènent au sol et le menottent. La voiture de M. Daumec est remorquée. Il ne pourra la récupérer que deux ou trois jours plus tard.

Arrivé au Centre opérationnel Est, le citoyen est décontaminé et mis en cellule pendant une heure et demie. Après avoir été accusé d’entrave à un agent de la paix, de refus d’obtempérer et de refus de souffler dans l’appareil de détection d’alcool, il sera libéré vers 5 h ou 6 h du matin.

Ces accusations sont d’ailleurs toujours pendantes. Le Comité, qui a dévoilé sa décision la semaine dernière, est arrivé à la conclusion que M. Daumec avait été interpellé sans justification puisque l’agent Robitaille n’avait pas de motif pour le faire.

Toujours selon la décision du comité, aucun fait ne permettait au policier blâmé de croire ni même de soupçonner que le citoyen pouvait être lié à la commission de quelque infraction que ce soit.

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