317 gardes à vue après des affrontements entre manifestants et police place de la République

COP21 - Des échauffourées ont éclaté dimanche 29 novembre entre des manifestants, pour certains le visage masqué et jetant des projectiles, et les forces de l'ordre qui ont répondu par des jets de gaz lacrymogènes sur la place de la République à Paris. Plusieurs dizaines de personnes encagoulées et vêtues de noir ont jeté des bouteilles en verre contre les CRS.

Les policiers, qui avaient bloqué les accès à la place, ont répliqué à coups de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes (voir notre vidéo en haut de cet article). Les manifestants, bravant l'interdiction décrétée dans le cadre de l'état d'urgence après les attentats, se sont rassemblés à partir de midi sur la place à l'appel de groupuscules se disant "Anticop21".

Selon Bernard Cazeneuve, ces échauffourées ont entraîné l'interpellation de 289 personnes et la garde à vue pour 174 d'entre elles. Ce chiffre est monté à 341 interpellations, dont 317 se sont soldées par des gardes à vue, à la suite, a-t-on appris lundi de source policière.

Les actes violents, notamment jets de projectiles, commis par certains manifestants doivent être dénoncés "avec la plus grande fermeté par respect pour les victimes des attentats", a ajouté le ministre de l'Intérieur. "Aucun amalgame ne saurait être fait entre des manifestants de bonne foi et ces groupes qui n'ont toujours eu qu'un seul dessein: profiter de rassemblements responsables et légitimes pour commettre des violences inacceptables", a-t-il ajouté.

En début d'après-midi, une partie des manifestants, le visage masqué par un foulard ou une capuche, se sont engouffrés sur l'avenue de la République, clamant "Etat d'urgence, Etat policier. On nous enlèvera pas le droit de manifester". Certains ont jeté des chaussures, des bouteilles ou encore une barrière sur les CRS déployés en masse, qui ont riposté à coups de gaz lacrymogène puis chargé les manifestants qui ont ensuite reflué vers la place de la République.

Des militants pacifiques, brandissant un drapeau arc-en-ciel, ont demandé de cesser de jeter des projectiles. "Choisis ton camp", leur a répondu un Black Bloc (manifestant anarchiste radical). "Toi tu manifestes comme t'en as envie, moi je manifeste comme ça", a affirmé un autre, hué alors qu'il cassait une poubelle.

D'autres militants pacifiques ont formé une chaîne humaine autour de la statue au centre de la place, devenue un mémorial improvisé après les attentats, pour éviter que les éléments radicaux ne se servent des bougies et autres objets déposés en hommage aux victimes comme des projectiles.