Suite : Comité de déontologie policière : Jérôme Babin, matricule 7383, un des quatre constables du SPVM impliqués dans l’intervention policière qui a coûté la vie à Koray Kevin Celik

Par Alexandre Popovic

Aujourd’hui, j’ai assisté à la première journée du procès en déontologie policière des constables Jérôme Babin et David Bouffard du SPVM
En gros, la majeure partie de la journée d’audience a été consacrée à entendre le témoignage de la victime dans cette affaire, Jean-Dieudonné Bernard, à propos de l’événement du 24 février 2020
L’événement débute peu après 3h du matin, à l’occasion de la sortie des bars dans le Vieux-Montréal
Étudiant en génie industriel, Jean-Dieudonné Bernard est aussi chauffeur Uber et circule alors sur la rue Notre-Dame pour ramasser deux clientes
Alors qu’il est sur le point de stationner son véhicule sur le côté gauche de la rue, il voit une auto-patrouille à l’arrière de son véhicule avec les gyrophares allumés
Il décide alors d’avancer son véhicule plus loin vers l’est et s’immobilise sur le côté droit en attendant les deux clientes
L’auto-patrouille transportant les constables Babin et Bouffard s’arrête alors à sa hauteur et l’un des deux flics lui demande de le suivre dans un stationnement sans lui fournir le moindre motif
Comme les flics ne lui fournissent pas de raison et qu’il voit les deux clientes se diriger vers son véhicule, il reste sur place
Il n’en faut pas plus pour que les deux constables deviennent soudainement « extrêmement énervés pour rien », en lui reprochant un « refus d’obtempérer »
Les flics ouvrent la portière de son véhicule et le sortent par la force avant de le pousser sur sa propre voiture, déchirant ainsi ses pantalons, alors que plein de clients de bars sont témoins de la scène
« Ça s’est passé vite », dit-il, « je les ai laissés faire »
Les flics le poussent ensuite dans leur auto-patrouille, où il reste pendant 15-20 minutes avec les mains menottées de façon très serrées dans le dos, lui causant ainsi des douleurs
Les flics fouillent aussi sa voiture et vont parler avec les deux clientes, et allant même jusqu’à lui dire par la suite qu’elles vont témoigner contre lui à la cour (ce qui s’avère être un gros bluff)
Puis, les constables Babin et Bouffard lui remettent trois constats d’infraction totalisant 2000 $ pour lesquels il sera acquitté plusieurs mois plus tard à la Cour municipale
Entre-temps, une médecin lui diagnostique un stress post-traumatique et la victime se trouve dans l’incapacité de reprendre son travail pendant plusieurs semaines
Surtout que suite à l’incident, Uber procède à une nouvelle vérification d’antécédents, et ce, à ses frais
Le procès se poursuit demain à compter de 9h30 avec les témoignages des constables Babin et Bouffard

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