Québec casse sa tirelire pour ses policiers

L’entente de principe conclue en juillet entre Québec et les policiers de la Sûreté du Québec inclut des hausses de rémunération globale de l’ordre de 21 %, viennent d’apprendre les principaux intéressés.

Ces augmentations importantes, qui comprennent notamment des hausses du salaire de base et de diverses primes, doivent encore être approuvées par les policiers eux-mêmes.

L’entente a été conclue à la mi-juillet entre l’Association des policiers provinciaux du Québec (APPQ) et le gouvernement du Québec. Son contenu a été dévoilé aux membres mercredi en fin de journée, pour un vote prévu entre le 11 et le 15 septembre.

Selon le tableau inclus dans le message syndical, les policiers obtiennent des hausses totales de 5 % en 2022, 3 % en 2023, 7 % en 2024, puis 3 % en 2025 et 2026.

« En plus des paramètres gouvernementaux de 10 % et d’un rattrapage de 4 %, est également inclus dans ce 21 % un ajustement salarial relié à la reconnaissance du niveau de service, communément appelée “prime nationale” », a indiqué l’APPQ dans son courriel aux membres, jeudi. Le salaire d’entrée serait majoré de 3 % « afin d’être plus compétitif sur le marché des nouvelles recrues ».

C’est le ministre des Finances, Eric Girard, qui a mené cette négociation plutôt que la présidente du Conseil du trésor : le Commissaire à l’éthique avait suggéré à Sonia LeBel de ne pas participer à ces discussions en raison de ses liens familiaux et personnels avec des policiers.
La SQ « très heureuse de cette entente de principe »

Le gouvernement Legault a refusé de commenter le dossier.

« L’entente conclue aujourd’hui reconnaît les spécificités des fonctions des patrouilleurs et enquêteurs de la Sûreté du Québec et vise à favoriser l’attraction et la rétention de ses membres, indiquait le ministre des Finances au sortir de la négociation, le 18 juillet. Elle démontre la volonté du gouvernement d’agir de façon responsable et collaborative dans le cadre des négociations actuelles. »

La grande patronne de la SQ, Johanne Beausoleil, s’était dite « très heureuse de cette entente de principe » mi-juillet. « Ces nouvelles dispositions au contrat de travail permettront une flexibilité accrue […] tout en réduisant le temps supplémentaire obligatoire », ajoutait-elle.

La négociation avait été marquée par la démission surprise du président de l’APPQ, Dominic Ricard, en octobre dernier, au beau milieu des pourparlers.

« Les façons de faire ont changé et les besoins exprimés par les membres s’inscrivent dans un modèle qui est différent de celui qui me convient et de ce que je peux offrir », avait-il expliqué sur les réseaux sociaux. « Nous avons été amenés à négocier de façon archaïque à l’image des négociations des années 1970. Depuis 15 ans, nous avions trouvé une façon de négocier de façon pacifique ! »
Sur le modèle du SPVM

S’ils adoptent l’entente de principe, les policiers de la SQ ne seraient pas les seuls policiers de la province à obtenir des augmentations salariales de cette ampleur.

Le printemps dernier, les membres du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont obtenu des gains équivalant « à une augmentation de la rémunération globale de l’effectif policier de 20 % sur 5 ans », selon l’employeur.

L’entente de principe avait été approuvée par près de 80 % des policiers qui s’étaient exprimés.

L’administration Plante avait accepté d’accorder beaucoup plus que prévu à ses agents : « les prévisions budgétaires et le cadre de la ville s’élevaient à 11,4 % pour cette période, […] générant ainsi un écart de 8,6 % pour la période […] par rapport aux prévisions et au cadre », indiquait un document municipal rendu public après coup.

« Le SPVM redevient un corps de police réellement attractif au Québec », a fait valoir la police de Montréal. « Cette entente est historique en termes d’efforts et de considération de la Ville de Montréal à l’égard de ses policiers et policières. »

Yves Francœur, président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM), avait lui aussi souligné l’importance des conditions de travail : « À l’embauche, on passe en avant de Laval, de la Sûreté du Québec et de Longueuil. »

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