Les caméras ont la cote

Le port de caméras corporelles par les policiers est perçu très favorablement à travers le pays et il est notamment considéré comme un outil pour réduire les risques de bavures et de racisme, révèle un sondage obtenu par Le Journal.

L'appui aux caméras pour les patrouilleurs est massif, peu importe le lieu de résidence du répondant, qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme ou d'un membre d'une minorité visible, signale la recherche menée en ligne auprès de 2000 personnes.

« D'habitude, les Canadiens ont du mal à s'entendre sur la température. Là, en plus d'être quasi unanimes à 97 % en faveur du port de la caméra corporelle, ils le sont "très fortement" à 69 % », indique André Turcotte, associé principal chez Navigator, qui a réalisé le sondage pour Axon, une entreprise spécialisée dans le développement d'appareils de sécurité individuelle.

L'utilisation de cette technologie revient régulièrement dans l'actualité lors d'incidents de brutalité policière et des projets pilotes ont déjà été menés dans plusieurs villes au pays, dont à Montréal où on avait cependant mis en doute l'efficacité des caméras.

Mais, selon ce sondage, une forte proportion de Canadiens sont tout de même d'avis que le port de la caméra peut aider les patrouilleurs dans leur travail, notamment en les amenant à faire preuve de transparence (76 %), à s'abstenir de toutes formes de violence injustifiées (74 %) et à s'abstenir de faire preuve de racisme (70 %).

Et, fait à noter à une époque où les policiers sont plus souvent impliqués dans des interventions liées à la santé mentale, neuf répondants sur dix pensent que les caméras de nouvelles générations pourraient rendre possible la transmission d'images en direct. Un agent sur le terrain pourrait ainsi obtenir de l'aide d'un expert, par exemple un interprète ou un spécialiste en situation de crise.

Même s'ils appuient l'idée d'imposer cette pièce d'équipement aux policiers, les Québécois se distinguent en disant être les plus inquiets au pays (19 % des répondants) du risque que posent les caméras pour la confidentialité et le droit à la vie privée, en plus de les juger trop coûteuses (26 % des répondants).

Par ailleurs, pas moins de 31 % des répondants membres d'une minorité visible avouent craindre qu'il ne s'agisse que d'une opération de relations publiques pour redorer l'image des services policiers ; une proportion qui n'est que de 21 % à l'échelle du pays.

« La chose avec laquelle les minorités sont un peu plus sceptiques, c'est l'impact positif que ça [les caméras] aurait sur le processus judiciaire, fait aussi remarquer M. Turcotte. Il reste à gagner leur confiance concernant l'amélioration de l'efficacité du système avec ces éléments de preuve. »

Enfin, même s'il s'agit d'une notion mal comprise, près des deux tiers des répondants s'opposent au « définancement » des corps policiers réclamé par des groupes de pression.
Avantages des caméras corporelles

Proportion de répondants qui croient que cela va améliorer cet aspect du travail policier :

Agir de façon transparente : 76 %
S'abstenir d'utiliser une violence injustifiée : 74 %
Être efficaces dans leurs interactions : 71 %
S'abstenir de faire preuve de racisme : 70 %

La moitié des répondants québécois disent être plus inquiets à propos de la sécurité publique qu'ils ne l'étaient il y a 5 ans.
Plus du tiers des répondants estiment que toute hausse de budget doit servir à des programmes communautaires : prévention, policiers dans les écoles, équipes spécialisées en situation de crise.
C'est au Québec que les répondants ont le moins confiance que la police agisse de manière transparente (61 %), s'abstienne de faire preuve de racisme (60 %) et utilise la violence injustifiée (62 %).

Proportion de répondants préoccupés par :

Pandémie de COVID-19 : 80 %
Protection des données personnelles : 66 %
Dépenses et déficits des gouvernements : 65 %
Protection des droits individuels : 55 %

Catégories

Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc): 

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