Nous sommes tous et toutes fumigènes: Manif de solidarité avec les victimes de la violence de l'État

Date de l'événement: 

16 Mai 2012

(SVP faire circuler)
Rendez-vous: Mercredi soir, le 16 mai, à 21H
Coin Lajeunesse et Henri-Bourassa E., métro Henri-Bourassa
Soyez à l'heure !

La présente est pour vous inviter à une manifestation de bruit qui se dirigera vers la prison des femmes de Tanguay pour afin de briser l'isolement de nos camarades et montrer à celles-ci que nous les supportons. Cette manifestation se veut contre la répression politique et policière qui prévaut depuis le début de la grève, contre la judiciarisation de nos camarades ainsi qu’un appel à la solidarité avec celles et ceux qui sont détenuEs dans les cages de l'État.

Depuis le début de la grève, il y a eu plus de 1000 arrestations, de nombreux éclopé-es (deux individus ont perdu un œil, deux manifestant-ess sont tombés dans le coma), et les nombreuses personnes judiciarisées subissent des conditions de plus en plus répressives (couvre-feu et atteintes à la liberté d'association). Plusieurs de nos camarades sont en exil politique (ils et elles ont l'interdiction d'être sur l'île de Montréal, et donc d'être en compagnie de leurs proches) et d'autres sont présentement en prison. Cela se produit dans un contexte où l'État devient de plus en plus répressif, dévoilant ainsi son vrai visage autoritaire, lui qui n'a comme fonction que de maintenir avec violence la société actuelle. Un exemple récent parmi tant d'autres : le gouvernement veux faire adopter une loi fédérale criminalisant le port du masque durant les manifestations, un crime qui pourra mener à une peine de 10 ans de prison.

Dès son commencement, la grève a timidement perturbé la paix sociale tant nécessaire à la routine capitaliste. Dernièrement, la lutte s'est radicalisée à mesure que la situation perdure et s'intensifie, révélant les contradictions qui maintiennent le pouvoir de l'ordre et de la matraque de la classe dominante. Dans ce système, on augmente les frais de scolarité, on coupe dans les services sociaux pour maintenir la richesse du patronat et de ses acolytes : parallèlement, l'État subventionne les compagnies d'extraction de ressources naturelles qui exploitent et détruisent les territoires nordiques des peuples autochtones tout en investissant dans la mise en place de nouvelles mesures de sécurités. Des millions de dollars serviront à la construction et à l’expansion de plus d’une trentaine de prisons : il s'agit d'une priorité pour l'État de préserver et de renforcer son monopole de la violence à l'heure où ses politiques sont de plus en plus contestées, et ce ici comme partout ailleurs.

Notre avis ? Peu leur importe. La police, la justice, les prisons et tout l'appareil répressif soutiennent l’ordre social. Celles et ceux qui lancent des lacrymos et des balles de plastique sans se poser de questions dès qu'une manifestation échappe à leur contrôle, qui soutiennent les patrons à chaque grève, qui s’interposent entre les affaméEs et les tablettes d’épiceries pleines à craquer de bouffe, entre les sans-abris et les édifices inoccupés ou entre les immigrantEs et leurs familles, voudraient tant qu'on les disculpent et qu'on les oublient. Leur violence n’est pourtant pas accidentelle : elle est routinière et se vit au quotidien. Les bourreaux de ce système usent d'intimidation et élaborent l’isolement nécessaire afin de briser toute tentative de résistance réelle. La liberté tient entre les mains des juges qui hésitent entre caution, conditions, charges criminelles et incarcération.

Face à cela, la solidarité active sans dissociation ni condamnation avec toutes les personnes criminalisées par l'État dévient essentielle : dénoncer la criminalisation par des manifestations ou des vigiles, s’opposer aux arrestations ciblées et à la délation, apporter un soutien légal, financier et moral aux arrêté-es et exiger l’abolition de leurs chefs d’accusation, surveiller les pratiques de la police, soigner les blessé-es, se serrer les coudes, c'est de tout cela qu'on parle. Et continuer la lutte pour laquelle les camarades se sont fait criminaliser, continuer le mouvement, l' étendre et l'intensifier, ne pas plier. Voilà les bases d’une culture de lutte à entretenir et développer.

Nous devons briser les murs de l’isolement, détruire ces prisons qui sont pour l'État un ultime recours pour nous asservir à son contrôle social.

Solidarité avec les prisonnières, les arrêté-es, les blessé-es et longue vie aux mouvements de lutte sociale qui s'opposent à ce système répressif ! Le vrai criminel, c'est l'État, cette société, sa prison.

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(Circulate widely)
Noise Demo in Solidarity with Arrested Comrades
This Wednesday evening, May 16, at 9 pm
Meet at the corner of Lajeunesse and Henri-Bourassa East
Henri-Bourassa metro

This is an invitation to a noise demo that will aiming to the Tanguay prison for women, an invitation to make some noise and break the isolation of the prison walls, showing to our comrades they are not alone. This is also a demo against the political and police repression happening since the beginning of the strike, against the charges against our comrades, and in solidarity with all those behind bars.

Since the beginning of the strike, there have been over 1000 arrests, many injuries (two people of which have lost an eye, while two other demonstrators found themselves in coma after being attacked by the police), many are facing charges and increasingly restrictive conditions like curfews and non-association, several comrades are in political exile (they are not allowed to be on the island of Montreal, and are thus also kept far from those they care about), and others are currently in prison. This is happening in a context where the state is becoming increasingly fascist. The anti-mask law the government is trying to pass is exemplary : wearing a mask during a demonstration punishable by a ten year sentence.

Since the beginning, the social peace necessary for capitalism to run has been disrupted by an imaginative social movement. At the same time as the state raises tuition and slashes social services in order to maintain profits for the elite, it is also subsidizing companies involved in resource extraction looking to make profits by gutting Indigenous territories in the north and setting up new security measures and spending millions on the construction and expansion of over thirty prisons; this is capitalism in all its glory.

This system has been imposed on us by force. The police, the courts, and the prisons aren’t there to protect us; they are meant to enforce a system of domination. The same ones throw tear gas and plastic bullets the instant a demonstration escapes their control and support the bosses during each strike. They are the ones who put themselves between the hungry and the supermarket shelves teeming with food, the homeless and vacant buildings, between immigrants and their families. Their violence is not accidental; it is essential to their existence.This system uses intimidation and isolation to try to discourage any form of resistance. Freedom is held captive in the hands of a judiciary which zigzags between bail, restrictive conditions, criminal charges, and imprisonment.

Faced with this, an active solidarity, involving neither condamnation nor dissociation, with all those criminalized by the State becomes essential. Denouncing the criminalisation of demonstrations, opposing targeted arrests and snitch culture, providing legal, financial, and moral support to the arrested and demanding that the state drops their charges, keeping an eye on police practices, taking care of those injured, supporting each other, as well as continuing, expanding, and intensifying the struggle of our arrested comrades – these are all the foundations of a culture of struggle that we need to build and develop.

Let’s break the isolation of the prison walls. Shut down the prisons that are yet another method that the state uses to try to subject us to its control.

Fuck the prisons!
Long live the strike! (again and always)