La France épinglée par Amnesty International pour ses violences policières

Amnesty International s'alarme dans son rapport annuel des allégations de violences policières et d'usage excessif de la force en France. L'organisation de défense des droits de l'homme critique aussi la supposée légèreté des enquêtes sur les faits impliquant les policiers. "Les procédures disciplinaires et les enquêtes judiciaires sur de tels incidents continuent d'être loin des standards internationaux", lit-on dans le document.

Au rayon des soupçons de bavures policières, Amnesty s'intéresse à trois cas qui montrent que les enquêtes sur ces faits sont loin d'être satisfaisantes. L'ONG s'intéresse notamment à la mort d'Abou Bakari Tandia, un Malien sans papiers mort en garde à vue en janvier 2005 à Courbevoie, à celle d'Abdelhakim Ajimi à Grasse en 2008, après son arrestation par la police et à celle d'Ali Ziri, un Algérien de 69 ans de passage en France, mort à Argenteuil en juin 2009 après son arrestation par la police (voir situation pays par pays).

L'organisation estime que la mise en place de nouveaux fichiers de police visant des personnes non condamnées laisse craindre une atteinte à la présomption d'innocence. Le projet de réforme de la justice avec la suppression du juge d'instruction "menace d'affaiblir le contrôle indépendant des forces de l'ordre", dit le rapport.

Amnesty critique par ailleurs la politique d'expulsion d'immigrés et de demandeurs d'asile, soulignant que des mineurs non accompagnés et des Afghans ont été renvoyés chez eux, alors que leur pays est en guerre. Toujours au chapitre de la politique de l'immigration, Amnesty déplore l'opération menée en septembre 2009 contre la "jungle" de Calais et les campements sauvages d'immigrés afghans. Il est remarqué que les 140 adultes arrêtés ont été libérés mais laissés sans abri puisque leur campement a été détruit.

L'organisation accorde cependant un bon point à la France en soulignant qu'elle a accueilli deux détenus algériens libérés de la prison américaine de Guantanamo à Cuba, que leur pays refusait de laisser revenir, bien qu'ils soient blanchis des accusations de terrorisme.