Appel pour la 14ème journée internationale contre la brutalité policière

Pour la 14ème journée internationale contre la brutalité policière, le Collectif Opposé à la Brutalité Policière invite toute la population à venir marcher dans les rues d’Hochelaga-Maisonneuve.

Qui nous protège de la police ?

Appel pour la 14ème journée internationale contre la brutalité policière

Manifestation lundi le 15 mars à 17 h au métro Pie-IX

Pour la 14ème journée internationale contre la brutalité policière, le Collectif Opposé à la Brutalité Policière invite toute la population à venir marcher dans les rues d’Hochelaga-Maisonneuve. Si nous avons choisi de marcher dans ce quartier cette année, c’est pour dénoncer le profilage social qui s’y opère. Depuis quelques années, la répression policière s’est accentuée à Hochelag. Non satisfaite d’être parvenue à chasser du centre-ville une bonne partie des itinérant-e-s, des jeunes de la rue et des travailleuses et travailleurs du sexe, la police intensifie ses opérations dans les quartiers où elle les avait repoussé-e-s. Qu’il s’agisse de distribution massive de tickets, d’imposition de quadrilatères, ou de brutalité dans son sens le plus primaire, il apparaît clair que cette répression a pour but de «nettoyer» le Hochelag des pauvres pour attirer une nouvelle catégorie sociale de résidentes et résidents privilégié-es pour son nouveau ghetto embourgeoisé. Ici comme ailleurs, la police est au service non pas de la population dans le besoin, mais du développement résidentiel privé et des spéculateurs immobiliers.

En cette journée internationale contre la brutalité policière, nous marcherons également dans les rues pour crier haut et fort notre ras-le-bol face à l’impunité policière. Depuis la mort de Fredy Villanueva, tué à Montréal Nord par l’agent Jean-Loup Lapointe, la population québécoise ne cesse d’apprendre des faits troublants sur cette affaire en particulier et sur la police en général. Non seulement le SPVM a-t-il enlevé la vie à un jeune homme non armé, mais nous savons maintenant que les enquêtes de la police sur la police sont caractérisées par une suite interminable d’irrégularités qui indiquent une complaisance en faveur des flics-assassins. À Vancouver, l’affaire Dziekański, du nom de cet homme qui s’est fait tazé à mort il y a trois ans par quatre agents de la GRC, révèle les mêmes problèmes.

Il arrive que les « agents de la paix » abusent de leurs pouvoirs et parfois même tuent des personnes innocentes et non armées sans la moindre crainte d’êtres punis, puisqu’il savent pertinemment que le système est là pour les protéger. Cela porte un nom, et s’appelle l’impunité.

Aussi scandaleuses soient-elles, les bavures policières les plus médiatisées comme Villanuava, Dziekański, Barnabé, et bien d’autres, ne sont que la pointe de l’icerberg. Depuis Griffin en 1987, 60 personnes ont étés tuées par la police de Montréal. Au quotidien, dans les rues d’Hochelaga-Maisonneuve comme dans celle de Montréal-Nord, de Saint-Michel et du centre-ville, des personnes sont victimes d’intimidation, de profilage, d’harcèlement, d’agressions et de violences policières. Très rarement, des accusations sont portées contre les flics, et à peine quelques-uns reçoivent des sentences ridicules qui souvent seront portées en appel.

Les flics ont tendance à viser les quartiers et les personnes les plus pauvres soit les marginalisées, et ethnoculturels. Le profilage autant racial que social est désormais un phénomène documenté et dénoncé par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Comme il fallait s’y attendre, le SPVM et son employeur, la Ville de Montréal, continuent de nier ces faits avérés, et pire, tentent de saboter le travail de la Commission en multipliant les tactiques dilatoires dans l’objectif de réduire les pouvoirs d’enquête de la Commission.

Cette technique est courante chez les grands lobbys policiers. Quand ils ne tentent pas d’introduire de nouveaux règlements pour augmenter les pouvoirs public de la police, ils tentent d’annuler la tenue d’enquêtes publiques, comme c’est le cas présentement dans le dossier Anas Bennis (résident de Montréal tué en 2005 à Côte-des-neiges) ils cherchent toujours à excuser et protéger les policiers-assassins.

C’est bien connu, les policiers se protègent entre eux, et les mécanismes officiels sont incapables de protéger le public face aux abus policiers et aux dénis de justice. La déontologie policière est un recours insuffisant qui ne fait pas le poids devant leur machine. Depuis quelques années, le nombre de plaintes contre des policier-e-s atteint des records. Pourtant, le nombre de mises en accusation devant le tribunal déontologique et les « reconnaissances de culpabilité » sont à la baisse. Depuis la réforme de 1997, la conciliation est devenue la voie obligatoire pour le traitement des plaintes. Une recette bien pratique qui blanchit les flics à coup sûre parce qu’avec la conciliation, on s’assure que tout ce qui est discuté ne pourra aboutir ni devant les tribunaux, ni dans les archives de la Commission.

Devant pareil constat, on est en droit de se demander, mais qui nous protège de la police ?

Avec une fraternité, un employeur, des procureurs, la loi et la classe politique de leur côté, les flics peuvent bien continuer d’agir comme des vrais cowboys qui semblent être au-dessus des droits humains. C’est pourquoi nous devons créer une solidarité plus forte que la leur. Dans le dossier Villanueva, les proches, la population et les groupes de pression se sont mobilisés et sont parvenus à faire avancer la justice et la vérité. Si nous voulons réellement renverser la vapeur, nous devons faire de même pour toutes les victimes de bavures policières; nous lever et mettre fin au silence faire cesser l’impunité. C’est pourquoi le Collectif Opposé à la Brutalité Policière invite toute la population à venir manifester, le 15 mars.

Ensemble, brisons le silence et dénonçons les abus policiers !

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Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc): 

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