L’inscription du nom de Fredy Villanueva sur un maillot de l’Impact suscite des critiques

L’Impact de Montréal s’est retrouvé sous le feu des critiques en fin de semaine, après avoir publié sur Facebook la photo du chandail de son joueur québécois Anthony Jackson-Hamel sur lequel est inscrit le nom de Fredy Villanueva.

« C’est à nous tous de faire une différence, ensemble, tous les jours », a écrit l’équipe de soccer dans sa publication se voulant en soutien au mouvement Black Lives Matter. Elle a également ajouté un lien vers une page de son site Web, consacrée à des ressources d’information sur le racisme systémique et listant plusieurs organismes communautaires de la métropole.

La publication faite en milieu de journée vendredi a généré un millier de réactions et plus de 950 commentaires, négatifs pour la très vaste majorité. Si quelques internautes ont salué le geste de l’Impact de Montréal, des centaines d’autres ont accusé l’organisation d’avoir manqué de jugement, taxant notamment Villanueva de « criminel ».

Il s’agissait d’un des maillots portés lors du premier match du tournoi de relance de la MLS, en juillet dernier à Orlando, contre la Nouvelle-Angleterre, a indiqué dimanche soir au Devoir Patrick Vallée, directeur des communications de l’Impact. «Tous les joueurs avaient des noms inscrits à l’endos avec le nom de quelqu’un d’important à leurs yeux, en lien avec la pandémie ou à la lutte pour la justice sociale, a-t-il expliqué. Il s’agissait d’une initiative de la MLS . Anthony Jackson-Hamel avait décidé d’inscrire ce nom sur son maillot.»

M. Vallée a ajouté que ce chandail ne sera pas porté à l’occasion du prochain match de l’Impact, contre les Whitecaps de Vancouver, le 25 août prochain au stade Saputo.

Dans sa publication, l’Impact a également publié une photo montrant le chandail du Français Rod Fanni, sur lequel a été ajouté, sous le numéro 7, le nom d’Adama Traoré. Ce jeune homme de 24 ans avait perdu la vie peu de temps après son interpellation musclée par la police en juillet 2016 dans la région parisienne.

Sujet délicat
Fredy Villanueva est tombé sous les balles d’un policier en août 2008 dans un parc de Montréal-Nord. Son décès avait déclenché de violentes manifestations. Douze ans plus tard, le sujet reste délicat. « C’est un sujet qui polarise beaucoup à Montréal-Nord, et tout le monde a son opinion sur Fredy Villanueva, sur les émeutes et l’impact que tout ça a eu ici», avait d’ailleurs indiqué en entrevue en 2018 la mairesse de l’arrondissement, Christine Black.

Selon l’enquête du coroner publié cinq ans après le drame, le jeune homme de 18 ans a été tué alors qu’il n’essayait pas « de s’en prendre sérieusement » à l’agent Jean-Loup Lapointe, qui avait craint d’être désarmé. Formulant 22 recommandations pour le Service de police de la Ville de Montréal, l’École nationale de police et le ministère de la Sécurité publique, le coroner avait toutefois refusé de condamner la conduite du policier.

Lors du tournoi de relance de la MLS, l’entraîneur-chef du Bleu-blanc-noir, Thierry Henry, avait gardé un genou au sol pendant 8 minutes 46 secondes au début du match contre le Révolution de la Nouvelle-Angleterre, pour rappeler la mort de George Floyd, un homme noir qui a perdu la vie à la suite d’une intervention policière en mai, à Minneapolis.

Lors de la reprise du championnat de la NBA, le mois dernier aussi, la ligue avait autorisé les joueurs à porter des messages choisis parmi une liste d’une trentaine de slogans, tels que « Black Lives Matter » « I Can’t Breathe » (je ne peux pas respirer), « Justice », « Peace » (paix), « Equality » (égalité), « Freedom » (liberté) ou « Anti-Racist ».

Le pilote britannique de Formule 1 Lewis Hamilton a aussi enfilé à quelques reprises un chandail noir arborant le slogan « Black Lives Matter ».

Avec La Presse canadienne et l’Agence France-Presse

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