Une contravention pour la police

En plus de dénoncer publiquement les pratiques des policiers de la Régie dans les journaux, Richard Sylvestre, résident de Mont-Saint-Hilaire, invite les citoyens à faire comme lui: les prendre en défaut et leur faire remettre une contravention.
Toutes les semaines, je regarde L’Œil Régional et beaucoup de gens écrivent sur les policiers et dénoncent des situations qu’ils voient, explique M. Sylvestre. Je veux leur dire ce qu’ils peuvent faire avec leurs droits [...] Ça m’a fait sursauter de lire qu’un policier était caché derrière une haie.»
En février 2011, M. Sylvestre a traversé un boulevard à Saint-Jean-sur-Richelieu pour se rendre dans un commerce situé de l’autre côté de la rue. À cause du terre-plein installé avant l’entrée du commerce, il a fait quelques mètres en sens inverse. Arrêté par un policier dans une voiture banalisée, l’Hilairemontais s’est défendu en disant que les policiers empruntent régulièrement ce chemin pour se rendre à un café du coin.
Après avoir obtenu une réponse du service de police de Saint-Jean-sur-Richelieu expliquant qu’il pouvait lui aussi remettre une infraction à un policer fautif, M. Sylvestre s’est présenté, le lendemain, au même endroit où il avait reçu la contravention de 154 $. Seulement 15 minutes ont suffi avant qu’il n’aperçoive une agente de la paix fautive.
«J’étais nerveux; je me demandais, est-ce que je sors de mon auto ou non?, raconte-t-il. La patate m’allait un peu [...] Lorsque je lui ai dit qu’elle était en infraction et que je voulais qu’elle ait un ticket, elle m’a dit que «ça ne marche pas de même!” J’ai quand même appelé au poste de police. J’ai dit que la fille a commis une infraction, je veux qu’elle ait une contravention.»
La policière a reçu un billet de 150 $. Cette initiative a fait du chemin depuis, alors que plusieurs félicitent encore M. Sylvestre pour le geste qu’il a posé.

Acharnement

Selon le courtier immobilier, les messages envoyés dans les journaux par les citoyens exaspérés par l’attitude des policiers pourraient avoir un impact sur la situation actuelle.
«Ça devient un peu comme de l’acharnement. Je trouve qu’ils poussent beaucoup là-dessus [contraventions] … peut-être pour remplir leur coffre. Les policiers ont des droits, nous, on a des lois. Si un policier est en infraction à nouveau, je vais le refaire. Ce qui marche pour l’un marche pour l’autre. J’encourage les citoyens aussi.»
Au moment de mettre sous presse, la Régie intermunicipale de police Richelieu—Saint-Laurent n’avait pas donné de réponses au sujet des pratiques utilisées par leurs agents pour attraper des conducteurs fautifs.

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