Les mensonges du SPVM

Un vol massif d’informations sensibles

Un article paru dans le journal de Montréal le 1er octobre dernier et quasiment passé inaperçu.

Dans cet article, Andrew McIntosh et Félix Seguin du bureau d’enquête expliquent qu’il y a eu bien plus d’informations dérobées par Ian Davidson que l’on a essayé de nous le faire croire au moment où ce dernier s’est, fort opportunément, suicidé.

Ainsi, contrairement à ce qu’aurait dit à l’époque le chef du SPVM, Marc Parent, certaines des informations se seraient retrouvées entre des mains criminelles.

Alors qu’on avait, à l’époque, tenté de minimiser la portée de cette fuite, on sait aujourd’hui que ce sont des fiches complètes des sources confidentielles actives (1500 personnes) et inactives (10 500 personnes), incluant noms, photo, numéro d’agent source et le nom du policier contrôleur qui ont été dérobées.

Certaines fiches explicatives sur des projets d’enquêtes policières en cours ont aussi été copiées par le policier ripoux.

Des dossiers liés et minimisés par le chef du SPVM

En octobre 2013, je faisais le lien dans un article sur ce blog entre Ian Davidson et Benoit Roberge, pointant du doigt les incohérences et les zones d’ombre particulièrement évidentes de ces deux dossiers.

Je rappelais alors que les deux policiers avaient travaillé dans la même structure – hasard ? – et que tout comme Roberge était au coeur de la lutte contre les motards, Davidson était au coeur de la gestion des informateurs dont beaucoup participaient aux opérations contre les motards.

Ces deux défections de très haut niveau au sein d’un même service dans un temps aussi proche ne semblent jamais avoir fait l’objet du moindre rapprochement lors des enquêtes menées dans les deux cas.

Faut-il rappeler que pendant six ans, la fille du policier responsable de la liste des infiltrateurs du SPVM, Ian Davidson a fréquenté le fils de « Bull » Bertrand, le dauphin du chef des Hell’s « Mom » Boucher sans que cela ne semble poser en interne le moindre problème.

Benoit Roberge recevait, lui, des fortes sommes de ces mêmes Hell’s pour… des informations vendues.

Aucun lien vraiment ?

Suicides, meurtres croisés et dossiers fermés

Retenons de quelle façon se soldent ces dossiers qui ont tous des liens les uns avec les autres :

- Benoit Roberge, menaçant son ancien employeur de ne pas plonger seul, obtiendra une sentence qui mettra le couvercle sur la marmite des nombreuses affaires dans lesquelles son nom est cité.

- Dany Kane, l’informateur de la police qui s’est suicidé dans des circonstances très controversées à la veille de recevoir 1,7 millions de dollars de la police en paiement de ses services était en contact avec Roberge qui dira lors d’une conversation enregistrée avec le Hell’s « Balloune » Charlebois, qu’il l’a incité à se suicider.

- René « Balloune » Charlebois, l’assassin de Claude de Serre, était l’informateur du policier Benoît Roberge, lequel est aussi suspecté d’avoir vendu des informations aux Hell’s. Après son évasion pour régler ses comptes avec le policier Roberge René « Balloune » Charlebois se serait suicidé au moment de son arrestation.

- Claude de Serre, un informateur lié aux motards a été tué par le Hell’s René « Balloune » Charlebois, qui ne sera pas inquiété pendant une année alors que sa voix se trouvait enregistrée sur un « body pack » porté par Claude de Serre qui travaillait au moment de sa mort comme informateur appointé de l’Équipe Régionale Mixte à laquelle appartenait le policier Benoît Roberge.

Vraiment, le moins que l’on puisse dire c’est que les policiers manquent de chance quand il s’agit de faire des recoupements ou de collecter de la preuve dans une enquête sur un policier.

Catégories

Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc): 

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