Le gouvernement Couillard démolit le rapport Ménard

(QUÉBEC) La ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, attaque la crédibilité du rapport Ménard sur le « printemps érable » de 2012 et tourne en dérision ses recommandations au sujet des techniques policières.

Rendu public par le gouvernement mercredi soir - 15 minutes avant le début du septième match opposant le Canadien de Montréal et les Bruins de Boston -, le document de 450 pages semble condamné à accumuler la poussière sur une tablette.

Lise Thériault a affirmé qu'elle ne se sent pas « concernée », liée, par le rapport qui conclut que la crise étudiante aurait pu être évitée si le gouvernement Charest n'avait pas ignoré les signes avant-coureurs et avait accepté la médiation.

Rappelons que la Commission Ménard a été créée par le gouvernement Marois pour entre autres « identifier les facteurs ayant contribué à la détérioration du climat social » au printemps 2012.

«On avait clairement dit qu'on voulait faire le procès du gouvernement, et le rapport parle de lui-même !», a lancé Lise Thériault à l'entrée d'une réunion du caucus libéral jeudi.

La ministre de la Sécurité publique critique les recommandations de la commission sur les techniques utilisées par les forces policières. La Commission recommande d'interdire le poivre de Cayenne, sauf si la vie du policier est en danger, et suggère d'interdire l'utilisation des grenades assourdissantes. Quant aux balles de plastiques, elle demande un moratoire d'ici à ce qu'un nouveau protocole uniforme soit mis en place. « Entre vous et moi, on est en train de dire : on part des interventions à mains nues et on s'en retourne aux armes et tout ce qui est dans l'intermédiaire, on n'y touche plus. C'est un peu utopique », a affirmé Mme Thériault.

Pour le premier ministre Philippe Couillard, « il est clair que ce rapport avait une motivation politique importante. Personne n'est dupe de ça ». Il a affirmé que les recommandations seront « évaluées », mais il a ajouté aussitôt que « c'est un rapport qui a été fait foncièrement pour des raisons politiques ».

Pour le Parti québécois, bien que «les libéraux ne voulaient pas de la commission», le gouvernement a «le devoir de donner suite» au rapport, «fouillé et substantiel». Son critique en matière de sécurité publique, Pascal Bérubé, croit que le gouvernement devrait, comme le recommande la commission Ménard, profiter de la période «d'accalmie» pour «réunir tous les acteurs concernés afin de s'entendre sur un nouveau cadre démocratique du droit à la manifestation pacifique».

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