Enbridge : coup d'éclat à la raffinerie de Suncor à Montréal-Est

Quatre femmes bloquent l'entrée des installations de la pétrolière Suncor, à Montréal-Est, afin de protester contre l'inversion du pipeline 9B d'Enbridge, lequel transportera chaque jour 300 000 barils de pétrole provenant des sables bitumineux de l'Alberta jusqu'à Montréal.

Trois des femmes sont attachées avec des chaînes et des cadenas de vélos à trois des cinq entrées conduisant à la raffinerie. La quatrième, grimpée sur un tripode de près 4,5 mètres, bloque la barrière et empêche les employés d'entrer.

La police de Montréal a mis en place un périmètre de sécurité autour du tripode. Elle détermine pour le moment quelle sera la marche à suivre qu'elle empruntera afin de déloger les manifestantes.

« Si nous en sommes venues à une telle action, c'est que les moyens de nous faire entendre sont inexistants. Nous voulons envoyer un message clair aux compagnies pétrolières et aux gouvernements Harper et Couillard : les citoyens du Québec s'opposent au transport des sables bitumineux et réclament un arrêt immédiat de leur exploitation », a lancé Marie Boisvert du haut de son tripode.

Mme Boisvert explique qu'elle ne fait partie d'aucun groupe, mais que cette action est plutôt le fruit d'une décision citoyenne. Elle exhorte les gens opposés à l'inversion du pipeline à en faire autant.

« On veut faire appel aux actions citoyennes. On vous demande d'exprimer votre opposition. C'est le nombre qui est votre force », dit-elle.

Les employés de la raffinerie ont reçu l'ordre de ne pas parler aux médias. Quant à Enbridge, elle se dit inquiète pour la sécurité des employés sur place, mais affirme respecter le droit de manifester des jeunes femmes.
Selon des informations provenant d'Enbridge et recueillies par Radio-Canada, la construction requise pour l'inversement du pipeline 9B devrait être terminée le 15 octobre. L'entreprise pense recevoir l'autorisation d'acheminer son pétrole de l'Alberta vers le Québec au début de novembre.

Cependant, selon le président de l'Office national de l'énergie, Peter Watson, Enbridge ne respecte pas au moins une des 30 conditions que l'Office lui a imposées pour lui accorder la permission d'inverser son pipeline.

Dans une lettre ouverte publiée dans La Presse mardi, M. Watson explique qu'il a été signifié à Enbridge qu'elle ne respecte pas la condition 16, qui oblige la société à installer des vannes dans l'oléoduc aux principaux points de franchissement des cours d'eau. Ces vannes permettraient d'arrêter automatiquement l'écoulement du pétrole dans l'oléoduc en cas d'urgence.

Peter Watson indique qu'Enbridge devra soumettre à l'Office des documents expliquant comment elle satisfera aux exigences de la condition 16, au moins 90 jours avant de présenter une demande d'autorisation pour la mise en service de l'oléoduc. Cette exigence de l'Office national de l'énergie devrait donc retarder l'échéancier prévu par la pétrolière.

« L'Office prend la protection du public et de l'environnement très au sérieux, et il s'attend que les sociétés qu'il règlemente fassent de même », écrit M. Watson dans sa lettre.

Les humoristes de mobilisent

Par ailleurs, l'appel à la mobilisation des manifestantes présentes à la raffinerie Suncor mardi matin ne sera pas le seul à être entendu. Une dizaine d'humoristes se produiront sur les planches du Club Soda le 20 octobre pour signifier leurs inquiétudes face aux différents projets pétroliers au Québec. Les profits du spectacle, qui sera gratuit, mais où une contribution volontaire sera suggérée, iront au Centre québécois du droit de l'environnement (CQDE).

« Déversement d'humoristes » permettra notamment d'apprécier les prestations de Boucar Diouf, Emmanuel Bilodeau, Guillaume Wagner et des Zapartistes. Les numéros d'humour seront entrecoupés d'interventions d'écologistes.

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