Benoit Roberge reste derrière les barreaux

L'ex-sergent détective Benoit Roberge, accusé d'avoir vendu aux Hells Angels des informations sur des enquêtes policières depuis 2010, devra s'habituer aux barreaux de sa cellule pour au moins les deux prochaines semaines.

L'ancien spécialiste de la lutte au crime organisé de la police de Montréal était de retour devant le tribunal, jeudi matin, pour la tenue de son enquête sur remise en liberté. L'avocat qui le représentait lundi lors de sa comparution, Giuseppe Battista, a toutefois annoncé qu'il se retirait du dossier.

C'est Me Gérald Soulière qui prendra sa relève en défense. Me Soulière a avisé le juge Salvatore Mascia que la poursuite ne lui avait toujours pas divulgué la preuve amassée dans l'enquête de la Sûreté du Québec ayant mené à l'arrestation du policier retraité, samedi.

La cause a donc été reportée au 17 octobre prochain, mais seulement pour permettre à la défense de prendre connaissance des détails de l'enquête et de prendre position sur la suite du dossier. Benoit Roberge n'aura même pas besoin d'être amené au palais de justice de Montréal pour cette occasion, a statué le juge.

«Avez-vous quelque chose à dire là-dessus?» a demandé le juge à Roberge, debout dans le box des accusés.

«Non, merci», a répondu l'ex-policier d'une voix faible.

La tête basse, menottes aux poignets, Roberge portait le même survêtement de sport vert et bleu que lors de son arrestation par les policiers du Groupe tactique d'intervention de la SQ, samedi, dans le quartier Dix-30.

Il venait d'être piégé par un envoyé de la SQ qui détenait des enregistrements réalisés par le Hells René Charlebois démontrant qu'il vendait des informations aux motards. Roberge a été épinglé après avoir offert 40 000$ pour les récupérer.

C'est donc dire que l'audition de la preuve visant à déterminer si l'accusé de 50 ans pourra ou non recouvrer sa liberté provisoire ne se tiendra pas avant la semaine suivante.

D'après les informations obtenues par Le Journal de Montréal, la Couronne entend s'objecter à la libération de la présumée taupe, inculpée d'entrave à la justice, d'abus de confiance et de gangstérisme.

Congédié par Revenu Québec

Revenu Québec a quant à lui annoncé jeudi qu'il a mis fin au lien d'emploi de Benoit Roberge.

Dans un communiqué, il est précisé que le lien d'emploi a pris fin mercredi.

M. Roberge occupait le poste de chef du Service du renseignement à Revenu Québec. Il avait été relevé provisoirement de ses fonctions, lundi dernier, à la suite de son arrestation et de sa mise en accusation.

Sa conjointe relevée de ses fonctions

Par ailleurs, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a profité de la présence de Roberge au palais de justice pour clarifier les mesures prises à l'endroit de sa procureure - et conjointe de l'accusé - qui était affectée au Bureau de lutte au crime organisé.

Me Potvin a été relevée provisoirement de ses fonctions dès l'arrestation de son conjoint, bien que cette mesure n'ait été annoncée que mercredi en fin de journée. Ses accès aux dossiers et aux bureaux de la couronne lui ont été retirés.

Toutefois, le DPCP a dit que son employée collabore à l'enquête policière et qu'elle n'aurait rien à voir dans cette affaire. La procureure continue de recevoir son plein salaire et son statut sera réévalué ultérieurement.

«Pour l'heure, nous allons lui permettre de reprendre le contrôle sur sa vie», a précisé Me Martine Bérubé, porte-parole du DPCP.

Selon nos sources, la procureure en question, qui était en voyage dans le sud en fin de semaine, est fortement ébranlée par les crimes reprochés à son conjoint et ne savait rien de sa double vie.

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