Affaire Villanueva: retrait de citations pour huit policiers impliqués

Huit policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et de la Sûreté du Québec (SQ), dont quatre cadres, n'auront pas à comparaître devant le Comité de déontologie policière pour répondre de la manière dont ils ont traité les témoins civils et policiers dans l'affaire Villanueva, a annoncé hier le Commissaire à la déontologie policière.

Le Comité a ainsi autorisé la demande de retrait de citations effectuée le 3 octobre par le Commissaire, qui estime «qu'il lui serait impossible de se décharger de son fardeau de preuve».

Il annule donc les citations à comparaître en déontologie du sergent René Bellemare et des commandants Roger Bélair, Roxane Pitre, Clément Rose et Sylvain Champagne, du SPVM, ainsi que celles des sergents Bruno Duchesne et Marcel Lagacé, de la SQ, pour ne pas avoir pris «les mesures nécessaires quant au traitement des policiers impliqués directement dans l'événement ayant mené au décès de Fredy Villanueva, soit les agents Stéphanie Pilotte et Jean-Loup Lapointe».

Le sergent-détective Claude Marchand, les commandants Pitre et Rose (SPVM) ainsi que les sergents Duchesne et Lagacé sont aussi exemptés de comparaître pour répondre de la manière dont ils ont pris en charge les témoins civils de ce même événement.

Preuve pas convaincante

Le Commissaire allègue ne pas être en mesure «de présenter à l'égard de chacun des policiers cités une preuve claire et convaincante de la commission d'une faute caractérisée, et ce, au regard de chaque chef des deux citations».

La décision va à l'encontre des recommandations du coroner André Perreault, qui évoquait des «obstacles à la découverte de la vérité» dans son rapport d'enquête sur la mort de Fredy Villanueva, tué par balles le 9 août 2008. Dans son document rendu public en décembre 2013, il énumérait plusieurs «manquements», notamment le fait que les agents Pilotte et Lapointe n'aient pas été séparés, et qu'ils aient pu rencontrer un délégué syndical avant de remettre leurs rapports - un mois après l'événement dans le cas de Jean-Loup Lapointe.

À l'inverse, le coroner soulignait que les témoins civils avaient été séparés et interrogés dans les heures suivant le drame, parfois à partir de leur lit d'hôpital. «Si on s'abstient de rencontrer officiellement les agents Lapointe et Pilotte, il en va autrement pour Dany Villanueva et ses camarades atteints par balle», résumait alors André Perreault.

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