Le policier de Toronto James Forcillo condamné à 6 ans de prison

L'agent James Forcillo, reconnu coupable il y a 6 mois de tentative de meurtre après avoir abattu Sammy Yatim en 2013 alors qu'il brandissait un couteau dans un tramway à Toronto, écope d'une peine de 6 ans de prison.

Le policier a été emmené les menottes aux poignets en cellule au sous-sol du tribunal, jeudi matin. Mais son avocat demandera sa libération sous caution, en attendant son appel.

Le juge Edward Then, qui présidait la cause, avait rejeté plus tôt en matinée l'argument de la défense qui contestait la constitutionnalité de la peine minimum obligatoire de 5 ans dans les cas de tentative de meurtre.

Selon le juge Then, « l'entraînement de l'agent Forcillo aurait dû lui faire comprendre que Sammy Yatim ne représentait qu'une menace potentielle ». Le magistrat a ajouté : « L'agent James Forcillo n'a pas compris que son entraînement lui dicte de préserver toutes les vies et non seulement la sienne ».

Un « lâche », selon la Couronne

Le juge a trouvé exagérée la peine de 8 à 10 ans de prison que la Couronne avait exigée lors du procès au printemps de Forcillo à cause de son usage criminel et injustifié de son arme à feu. Dans leur réquisitoire, les procureurs avaient traité l'agent de « lâche » pour avoir tiré une seconde fois sur la victime au sol, par bravade et non par légitime défense.

Selon la Couronne, Forcillo a brisé la confiance du public, et il doit être tenu responsable au plus haut degré de ses erreurs, parce qu'il n'a pas suivi le protocole sur la désescalade de la violence.

La mère de Sammy Yatim, Sahar Bahadi, avait affirmé après son témoignage à l'audience sur la détermination de la peine que « chaque vie comptait, que son fils avait été assassiné et qu'elle ne pourrait jamais l'oublier. » Les membres de la famille, satisfaits, se sont fait une accolade, après l'annonce de la peine.

La défense rejetée

Pour sa part, la défense du policier contestait la constitutionnalité des peines minimales d'emprisonnement. Son avocat Peter Brauti a soutenu qu'un tel châtiment était cruel et disproportionné par rapport à la gravité relative de l'accusation pour laquelle son client a été reconnu coupable.

La défense a ajouté que l'entraînement de l'agent Forcillo sous-entend le recours légitime à la force mortelle dans des situations de danger imminent. Elle demandait donc une condamnation avec sursis, assortie d'une assignation à résidence.

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